Trajectoires et saucisson
Ce blog est né dans la précipitation.
Un soir, un samedi soir peuplé d'amis, de lasagnes et de jeux de société, Waltz proposa d'étendre nos fastidieuses et capillotractées conversations de MSN sur un blog, de façon à rendre publiques les quelques étincelles que nos rencontres pouvaient parfois produire.
Le lendemain matin, Waltz avait lancé le blog. Moi, marmotte sans saison, j'émergeai plus tard et je m'occupai de la sobre mise en page dans laquelle nous batifolons actuellement.
Sans but énoncé sinon d'être, le blog n'a pas encore trouvé tous ses champs, une chose est certaine, ses espaces de promenades seront pluriels, variés.
Pour ma part, il est une opportunité pour renouer avec l'écriture exutoire que j'avais abandonnée aux alentours de mes 17 ans pour me pencher plus en avant dans un travail de ciseleur de mots. L'écriture exutoire est sans doute l'écriture première, celle qui crache plus qu'elle ne construit, à laquelle la plupart des hommes alphabétisés, au moins une fois au cours de leurs existences, abandonnent leurs instants de noirceur ou de rage coupable, c'est l'exorcisme sans dogme, la psychiatrie sans le sou, le cri sans voix, la voix captive, là, sur l'écran, dans le papier, et qui demeure captive jusqu'au prochain feu ou plantage du disque dur.
Je pense qu'un réel travail d'écriture doit s'échapper de cette forme exutoire. Il doit conserver la rage, le sursaut, l'élan premier qui mène à la plume et en célébrer la force par des tours habiles et francs, non pas se répandre dans un flot vulgaire et hystérique, s'épuisant dans ses propres échos, se dispersant et s'affaiblissant, voulant dévaster tous les chemins, les rus, les fleuves, toutes les vallées et les montagnes en une seule vague informe.
Cependant je ne suis pas ici pour travailler. Je pourrai donc me permettre de gerber mes mots.
youpi.
Je tiens toutefois à rassurer les apolliniens bornés, ce site sera aussi pour moi l'occasion de développer, de donner os et chair sous vos yeux inquisiteurs, à un chantier à peine débuté se nommant : "LES GUERRIERS DE LA BEAUTE : RECHUTES."
Recueil de poèmes et roman à épisodes, il s'agit d'ériger un nouveau panthéon et de le détruire dans le même temps.
Je n'en dirai pas plus pour le moment, j'écrirai sûrement un article consacré aux guerriers par la suite.
Le blog nous permettant cette chose fabuleuse d'émettre des commentaires déshinibés, de par le prisme joyeux de la virtualité et de sa distance imposée, ainsi que de par la possibilité de conserver un lâche mais confortable anonymat, je pourrai à souhait me nourrir de vos critiques, surtout des plus cinglantes, les démontant en remontant mon oeuvre.
Cela sera une interaction réjouissante.
Je profiterai aussi de ce blog pour publier des images, des illustrations idiotes, voire des strips si je suis en forme. Hélas, travaillant en ce moment sur une bédée de 45 pages, il me sera difficile de trouver le temps nécessaire à l'élaboration de ces derniers.
(non, je ne scannerai pas la bédée, je travaille sur un format A3 et mon scanner est conçu pour les A4).
Voilà pour ce qui est de mes contributions.
Alliées aux retours de mes compagnons bloguleux et de vous autres, lecteurs indéfinis, cela pourrait peut être enfanter de belles choses.
Qui vivra verra.
Bon, mon train arrive à Austerlitz, l'est temps pour moi d'aller trimer.
Saucisson.
Rodolphe