Les piquets, poème court
Deux piquets éloignés, plantés loin des roseaux,
Affrontent le vent dans une audace muette,
Se tenant sans ciller sous les chutes d'oiseaux,
sous leurs parts rejetées par leurs normes d'esthètes.
Le ciel éteint, las, tout est blanc ici.
Le souffle s'accorde à n'être chaud - non plus froid.
Les naissances s'étiolent dans des lits - Si
là, sol. Le chant sans rythme - où nous berce la même voix.
Ils ne dorment pas, eux, droits, tordus, dérisoires
Comme l'empreinte d'un dieu sans diocèse.
Ils projettent au loin, de leurs plaies, leurs regards.
Ils ne plieront jamais, trop vive est leur ascèse :
Il se tournent le dos, ignorant qu'ils se cherchent.